Paul Antoine Fleuriot de Langle

Sa vie

Par Jean-Claude Thomas (Quemper-Guézennec 22)

Le 1er août 1744 les vents d’ouest s’étant calmés, deux navires lourdement chargés quittent la rade de Brest pour gagner le Pacifique par le Cap Horn : un voyage scientifique de trois ans, initié par Louis XVI et destiné à explorer les régions encore mal connues du Pacifique. A la tête de cette fantastique aventure deux hommes, deux officiers de marine  : Jean François de Galaup de La Pérouse, capitaine de Vaisseau de 44 ans et Paul Antoine Fleuriot de Langle, lui aussi capitaine de Vaisseau, membre de l’académie de marine, 41 ans. Louis XVI choisira celui qui apparaissait comme le meilleur coordinateur pour commander cette expédition. Son age, son grade et son caractère humain, auquel le Roi tenait beaucoup, font désigner La Pérouse pour être à la tête

Et pourtant, au retour de l’expédition de la baie d’Hudson, lors de la guerre d’indépendance américaine, de Langle fut appelé à Versailles . Le ministre de la marine Turgot lui fit de grands compliments :
«Monsieur le Chevalier, j’ai parlé de vous au Roi pour commander l’expédition autour du monde que sa majesté veut faire entreprendre». De Langle fit la fine bouche ; «je suis jeune marié et je voudrais resté un an près de mon épouse». Quelques semaines plus tard, La Pérouse était confirmé comme commandant de l’expédition, mais il exigea de Louis XVI : “Sire, Je ne partirais que si vous me donnez de Langle , c’est l’officier de la marine du Roi qui a le plus de mérite, d’instruction et de force de caractère, personne n’est plus capable que lui pour me seconder…c’est autant le choix de ma tête que celui de mon cœur”

La Pérouse et Fleuriot de Langle, chacun dans leur style, étaient d'excellents marins, aux qualités et talents exceptionnels. Pendant leur carrière, ils avaient été servis par la chance qui un jour au fond de Pacifique les abandonna.

F. Bellec

« L’histoire souvent ingrate, néglige de garder les noms de tous ceux qui, de près ou de loin, concourent à une grande entreprise ». Aujourd’hui, force est de constater que l’histoire et les médias n’ont retenu que le nom de La Pérouse dans les dictionnaires actuels, alors que celui de Fleuriot de Langle a été oublié. Toutefois, le Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse et le grand Larousse en 3 volumes lui consacre un bel article retraçant les grandes étapes de sa carrière.

Jusqu’à la Révolution, l’influence des Fleuriot de Langle fut grande sur la rive droite du Trieux.  Dans le Trégor et la Cornouaille ils vont laissé leur nom : René, seigneur de Kerlouet a écrit un journal sur les évènements de la Ligue en Bretagne. C’est lui qui en épousant Marguerite Chef du Bois (Penhoat) reçu en dot le fief de Kerlouet. Claude, son fils participa au siège de la Rochelle en 1628 et de Montauban en 1629 et devient chevalier de l’ordre du Roi en 1639. Le grand père de Paul Antoine , Charles Sébastien, petit-fils de Claude, servit en 1712 à bord des vaisseaux du Roi. Plus près de nous les deux petits-fils de Paul Antoine, Alphonse et Camille servirent dans la marine avec le grade de Vice-amiral.

Paul Antoine Fleuriot de Langle nait au château de Kerlouet en Quemper Guézennec le 1er Août 1744, il est mentionné ce même jour au registre des baptêmes de Quemper-Guézennec sous la signature du recteur Gonidec. Du château de Kerlouet il ne reste que les écuries et une grange qui ont été aménagées en maison d’habitation. On peut les voir au carrefour de la route de Pontrieux à Pléhédel (D21) et du Faouët (D96) à 1,5 km du bourg de Quemper-Guézennec.

Issu, comme La Pérouse, de la noblesse provinciale enracinée dans le sol du terroir breton, il vit loin de la cour et de ses fastes, il y forgera un tempérament de passion et de droiture. Il n’avait d’autre défaut que d’être opiniâtre, indépendant et téméraire . Il paiera d’ailleurs de sa vie son entêtement de Breton.
Son enfance, jusqu’à l’age de 14 ans, se passera entre son manoir natal et Lannion où sa mère résidait . Sur les conseils de son père, (il n’a pas encore 14 ans) il rejoint en 1758 les gardes-marines à Brest. (future Ecole Navale)
Peut-être est-ce la navigation sur le Trieux qui lui avait donné le goût de la mer ? Toujours est-il qu’il embarque très jeune, comme beaucoup de marins du 18ème siècle.

Ses ancêtres Fleuriot, d’une ancienne famille bourgeoise de Carnoët dans le centre de la Bretagne, avaient été reconnus, le 5 août 1669, « nobles d’ancienne extraction en Bretagne » et portaient le titre de comtes de Langle. C’est en 1606, à la faveur d’un mariage avec Marguerite de Chef-du-Bois que ses ancêtres avaient émigré au château de Kerlouët.
Son père, Jean Sébastien, avait été au service du Roi de France comme capitaine des chevau-légers du roi. Sa mère, Marie-Jeanne de la Monneray, avait déjà donné le jour à quatre filles et deux garçons et engendrerait encore une fille. Paul Antoine n’était donc pas l’aîné. C’était un cadet de famille noble, de ceux qui, n’héritant que d’un nom et d’une qualification de noble, étaient souvent titrés de « chevalier » comme le sera Paul Antoine. Ces cadets, hommes nouveaux pour un nouveau monde, jouaient un grand rôle dans la monarchie d’ancien régime en fournissant au roi les cadres dont il avait besoin pour l’administration et pour l’armée. Aucun document ne nous renseigne sur la formation première de notre Paul Antoine (ni quels avaient été ses camarades). Celle-ci, cependant, dut être très sérieuse, il avait un précepteur et fréquenta l’école des Ursulines à Lannion où, nous l’avons vu, sa mère résidait dans un hôtel particulier.

En savoir plus

Les expéditions de Paul Antoine Fleuriot de Langle

L'île de pâques

En 2008 lors de sa création à Carnoët...

Historique de la Stèle

En 2001, la création de notre association...

Projet vallée des Saints

Le 24 février 2021, Jean Claude Thomas a reçu la visite...

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page.